- Une brève histoire de la Révolution française
- Une République en état de siège
- Le règne de la terreur
- La chute de Robespierre et la fin de la Terreur
Le 6 avril 1793, une réunion de la Convention nationale, le parlement du gouvernement révolutionnaire français, se tient dans la salle du Manège, près du palais des Tuileries, dans le centre de Paris.
La nouvelle République française, qui n'a été officiellement établie qu'au mois de septembre précédent, est confrontée à une série de menaces, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la France.
En réponse à ces problèmes, la Convention a décidé, lors de cette réunion, de créer un nouvel organe, le Comité de sécurité publique, qui serait doté de pouvoirs extraordinaires pour lutter contre les menaces qui pèsent sur la République.
Au cours de l'année suivante, le Comité deviendra un organe quasi dictatorial au sein de la politique française.
De plus, dominé par le puissant radical Maximilien Robespierre, le Comité a rapidement commencé à terroriser le peuple français, arrêtant des centaines de milliers de personnes perçues comme des ennemis de l'État et en exécutant des milliers. Voici l'histoire du règne de la Terreur supervisé par le Comité.
Neuf émigrés sont exécutés par guillotine, 1793Une brève histoire de la Révolution française
En toile de fond, il y a bien sûr la Révolution française de 1789. Pendant la majeure partie des XVIIe et XVIIIe siècles, la France a été gouvernée par une monarchie absolutiste, avec une forme de constitutionnalité très limitée.
Le Parlement n'a pas siégé entre 1614 et 1789. Cependant, une série de crises se sont produites dans les années 1780, notamment une crise fiscale majeure qui a laissé le gouvernement français du roi Louis XVI à court d'argent. Cette situation a été aggravée par des famines dans toute la France qui ont entraîné des troubles sociaux généralisés.
Pour obtenir le soutien de son régime et l'aide financière de l'aristocratie et de la noblesse françaises, le roi accepte de convoquer un parlement, pour la première fois depuis 175 ans, au début de l'été 1789. Mais les choses se retournent rapidement contre lui.
Lorsque les membres se sont réunis dans son grand château de Versailles, près de Paris, ils ont rapidement écarté le roi et ses ministres et ont commencé à former un nouveau corps législatif qui commencerait à gouverner la France elle-même.
Quelques semaines plus tard, la foule parisienne, furieuse de la conduite distante et contraire à l'éthique de la monarchie, traîne le roi Louis et la reine Marie-Antoinette à Paris et les assigne à résidence.
Le pays reste pour l'instant une monarchie, mais tous les pouvoirs sont désormais entre les mains de l'Assemblée nationale constituante.
Une République en état de siège
La Révolution française est devenue de plus en plus radicale au fil du temps, avec l'apparition de groupes politiques tels que les Jacobins.
Ils décident alors de renoncer à la monarchie et créent, en septembre 1792, la première République française, qui sera gouvernée par la nouvelle Convention nationale. Mais cette République est assiégée.
Les autres puissances européennes, notamment l'ennemi traditionnel de la France, l'Angleterre, la monarchie absolutiste de Prusse en Allemagne et la patrie de la reine Marie, l'Autriche, ne sont pas disposées à accepter ce système politique radicalement nouveau. À partir de la fin du printemps 1792, une série de guerres éclate entre la France et ses voisins.
En outre, la France est confrontée à une menace existentielle de l'intérieur, de nombreux éléments étant déterminés à détruire la Révolution et la République.
La révolte des Vendéens, 1793Ces contre-révolutionnaires sont principalement issus de l'aristocratie et de l'Église catholique romaine, qui ont tout intérêt à revenir à la situation d'avant 1789.
Pour ne rien arranger, le roi et la reine avaient tenté de fuir la France vers les terres autrichiennes des Pays-Bas en juin 1791, mais ils en ont été empêchés et ont été de nouveau assignés à résidence à Paris.
Néanmoins, leur présence continue dans la capitale en fait un point d'appui pour ceux qui résistent au gouvernement révolutionnaire. En conséquence, des rébellions et des insurrections apparaissent dans toute la France, menées par des partisans de la monarchie, en 1791 et 1792.
L'objectif premier de la création du Comité de salut public était de détruire ces ennemis de la nouvelle république en France.
Le règne de la terreur
Dès sa création, le Comité entreprend une répression impitoyable des dissidents en France, avec pour objectif principal d'identifier les partisans de la monarchie et de l'ancien ordre politique.
Au moment de sa création, le gouvernement républicain avait déjà exécuté le roi Louis, mais la reine était toujours en vie, de même que leurs enfants, qui pouvaient encore succéder à une monarchie restaurée.
Toute personne soutenant l'ordre ancien ou les puissances étrangères dans leurs tentatives d'intervention en France peut être arrêtée, et nombre d'entre eux sont rapidement envoyés en procès et exécutés.
Aristocrates décapitésLe Comité devient particulièrement brutal dans ses méthodes à partir de la fin juillet 1793, lorsque Maximilien Robespierre est appelé à siéger au sein du comité, qui compte généralement une douzaine de membres.
Démagogue et populiste, Robespierre réussit à mobiliser la foule parisienne pour qu'elle soutienne une vague d'arrestations et d'exécutions sans précédent.
En décembre 1793, le Comité se voit même attribuer des pouvoirs exécutifs pour mener à bien ses travaux, ce qui en fait l'organe politique le plus puissant de France.
Maximilien RobespierreEn conséquence, entre l'été 1793 et l'été 1794, les prisons de Paris débordent de prisonniers, dont beaucoup sont jugés sommairement avant d'être exécutés à la guillotine sur la place de la Révolution ou dans un autre lieu.
Au total, on estime que près de 17 000 personnes ont été exécutées en France pendant le règne de la Terreur, tandis qu'environ 10 000 autres ont perdu la vie en prison en raison des conditions sordides et des mauvais traitements qui leur ont été infligés.
La chute de Robespierre et la fin de la Terreur
Au milieu de l'été 1794, Robespierre propose de nouvelles lois visant à rationaliser le processus d'arrestation, d'inculpation et d'exécution des personnes considérées comme des ennemis de l'État.
La proposition de loi du 22 Pairal aurait effectivement permis à quiconque de perdre la vie sur la base d'une accusation. De nombreux membres de l'Assemblée ont estimé qu'ils ne risquaient pas de devenir eux-mêmes des cibles.
La décision du Comité d'arrêter, d'inculper et d'exécuter Georges Danton, l'un des principaux membres du gouvernement révolutionnaire français, en avril 1794, a constitué un autre facteur décisif.
En conséquence, à la fin du mois de juillet 1794, au début de ce que l'on a appelé la réaction thermidorienne, Robespierre est arrêté, jugé et rapidement exécuté.
Maximilien Robespierre est exécutéPar la suite, le pouvoir du Comité de salut public a été limité, bien qu'il ait continué à fonctionner jusqu'à l'automne 1795.
À cette époque, les ennemis intérieurs de la France ont été épurés et le pays passe à l'offensive à l'étranger, conquérant les Pays-Bas et une partie de la Rhénanie, tandis que la République démontre la puissance de la conscription nationale comme moyen de faire la guerre à ses ennemis.
Dans l'ensemble, le règne de la Terreur est considéré comme mettant un terme à la première phase de la Révolution française et ternissant l'objectif d'une révolution moralement justifiable lorsqu'elle a éclaté pour la première fois en 1789.