- La longue histoire des loups-garous en Europe
- La panique des loups-garous en France
- Les sagas de Pierre Burgot, Michel Verdun et Jacques Roulet
- Le cas de Gilles Garnier
- Le monstre le plus célèbre de France : la bête du Gévaudan
- Quelle est la cause de la panique des loups-garous en France ?
- Références
Dans les recoins les moins éclairés de l'histoire de France se cache une histoire glaçante qui a captivé l'imagination pendant des siècles, une saga de peur, de superstition et d'hystérie collective.
Tout au long des XVIe et XVIIe siècles, la panique des loups-garous français a balayé le pays comme une tempête hurlante, semant la terreur, la peur et la mort dans son sillage.
Pendant des décennies, des centaines de personnes ont rapporté avoir vu des loups-garous se transformer en bêtes féroces et attaquer des victimes innocentes.
Décrits comme une créature mi-homme, mi-bête, les loups-garous occupent une place importante dans les mythes et le folklore depuis de nombreux siècles. Ils sont souvent associés à leur transformation bestiale, au pouvoir de la pleine lune et à un besoin insatiable de tuer, assoiffé de sang.
Ces craintes sont devenues si intenses que le gouvernement français a lancé une enquête et un procès sur les personnes accusées, ce qui a entraîné des châtiments brutaux, des exécutions et une hystérie collective à l'échelle nationale.
Bien sûr, les loups-garous n'existent pas.
Comment s'est développée la panique des loups-garous en France ? Qu'est-ce qui a poussé les gens à croire en l'existence de ces créatures effrayantes ?
La longue histoire des loups-garous en Europe
L'histoire des loups-garous a été longue et complexe dans toute l'Europe, du Moyen Âge au début de l'époque moderne.
Dans les premiers exemples folkloriques, les loups-garous étaient généralement représentés comme des créatures bénignes. Ils étaient contraints de se transformer en bêtes contre leur gré. Des observations prétendues ont continuellement surgi dans les zones rurales et urbaines d'Europe.
Dans les années 1400, des accusations de véritable loup-garou sont apparues lors des procès en sorcellerie qui ont balayé l'Europe. Cela s'est produit le plus souvent dans la région du Valais, en Suisse. Là, des centaines d'hommes et de femmes ont été condamnés et brûlés sur le bûcher pour avoir prétendument adopté des formes de loups et mutilé du bétail.
"Les loups de Jülich", 1591.La panique des loups-garous se répand sur tout le continent, partout où les villageois et le bétail sont des proies faciles pour les vrais loups. Les bouleversements politiques et religieux ne font qu'exacerber les tensions.
Les paysans reprochaient aux loups-garous des problèmes plus courants, comme le bétail mort ou les disputes interpersonnelles, mais l'Église les considérait comme païens ou sataniques.
Ces rumeurs sur les loups-garous se sont rapidement transformées en accusations de connivence avec Satan, ce qui est devenu le problème le plus important, plutôt que le fait que des attaques violentes se produisaient sur le bétail.
Lorsque la chasse aux loups-garous et aux sorcières s'est intensifiée en Europe à la fin des années 1500 et au début des années 1600, les loups-garous ont souvent été condamnés à mort pour sorcellerie, par opposition à leur autre crime supposé : celui d'être un loup-garou.
Les inquisiteurs sont nommés par le pape, qui préside plusieurs procès de prétendus loups-garous. Les aveux ne sont souvent obtenus qu'après de longues séances de torture. Beaucoup d'accusés sont des malades mentaux, ou des pauvres en rupture avec la majorité de la population.
La panique des loups-garous en France
La panique des loups-garous en France est un phénomène fascinant et unique qui a pris d'assaut le pays pendant la chasse aux sorcières du début de l'Europe moderne, en particulier dans la région de Bourgogne.
Les loups étaient considérés comme des créatures menaçantes et représentaient des menaces sinistres et sombres.
Un nombre considérable de personnes ont été accusées de s'être transformées en loups-garous, ce qui a souvent donné lieu à une série de procès comportant des interrogatoires et des tortures afin d'obtenir des preuves de la culpabilité de l'accusé.
L'hystérie collective autour des loups-garous a duré du début de la période médiévale jusqu'au XVIIIe siècle, ce qui lui a valu le titre historique d'"épidémie française de loups-garous".
Selon certains spécialistes, jusqu'à 30 000 personnes ont été soupçonnées d'être des loups-garous en France entre 1520 et 1630. Cependant, l'origine de ce chiffre est largement contestée.
Au contraire, le nombre réel de personnes exécutées après avoir été accusées d'être des loups-garous est probablement beaucoup plus faible, de l'ordre de quelques centaines. Les accusés étaient presque tous des hommes.
D'où vient cette peur massive et profonde ?
La peur profonde des loups dans la psyché européenne remonte à plus d'un millénaire. Certains pensent que l'abattage systématique des loups, sanctionné par les gouvernements, a contribué à cette panique.
L'abattage des loups est devenu légal sous Charlemagne dans les années 800, ce qui a peut-être renforcé la croyance selon laquelle les loups représentaient une menace sinistre.
Les loups-garous ont fait partie du folklore médiéval pendant des siècles, mais ce n'est que vers les années 1400 qu'une véritable panique s'est emparée d'eux.
Il y a eu les procès d'hommes comme Jacques Roulet ou Gilles Garnier, accusés d'avoir tué et torturé des enfants. Il y a eu aussi les histoires tristement célèbres de la Bête du Gévauda, une bête qui aurait terrorisé les campagnes françaises pendant des décennies.
Certains individus ont admis être des loups-garous, mais ils ont pu souffrir d'illusions ou ne pas comprendre pleinement leur confession. Un petit nombre d'entre eux ont pu être de véritables criminels, tels que des pédophiles ou des tueurs en série. Mais les récits historiques sont souvent incomplets et enclins à l'exagération.
Au total, la panique des loups-garous en France a été une importante crise d'hystérie collective qui a conduit à l'accusation et à l'exécution de nombreuses personnes pour le crime de loup-garou.
Bien que le nombre exact de personnes exécutées soit incertain, l'impact sur le peuple français et sur l'esprit européen en général ne peut être sous-estimé.
Les sagas de Pierre Burgot, Michel Verdun et Jacques Roulet
La panique des loups-garous en France dans les années 1500 et 1600 était une période de peur généralisée et de paranoïa concernant l'existence des loups-garous. En conséquence, de nombreux hommes ont été pris et ont dû faire face aux conséquences.
Parmi les histoires les plus célèbres d'individus pris dans cette hystérie et accusés d'être des loups-garous, on peut citer celles de Pierre Burgot, Michel Verdun et Jacques Roulet.
Michel Verdun est le premier à être accusé en 1521. En effet, un voyageur est attaqué par un loup. Cet homme suit la piste de l'animal, et au bout de celle-ci se trouve un Michel Verdun blessé et ensanglanté.
Lors de son procès, Verdun a non seulement avoué être un loup-garou, mais il a également désigné Pierre Burgot et Philibert Montot comme étant des compagnons loups.
Leurs récits sont cependant contradictoires : Verdun dit avoir reçu le pouvoir d'un inconnu, Burgot dit que Verdun lui a donné un onguent et l'a forcé à renoncer à son baptême.
Montot refuse d'avouer qu'il est un loup-garou, mais il est tout de même reconnu coupable et brûlé sur le bûcher.
Les trois hommes ont été parmi les premières victimes de la panique. Aucun historien n'a encore réussi à expliquer pourquoi Verdun et Burgot ont admis librement être des loups-garous.
Un autre témoignage célèbre de loup-garou est celui d'un homme nommé Jacques Roulet.
Roulet a été accusé d'être un loup-garou dans les années 1590. Il a été pris avec ses vêtements en lambeaux, ses mains trempées de sang et des lambeaux de chair humaine sous ses ongles. Il a été trouvé après que deux chasseurs aient rencontré deux loups se nourrissant du corps d'un garçon mort de 15 ans.
Lors de son interrogatoire, Roulet a affirmé qu'il était un loup-garou depuis qu'il avait utilisé une pommade que ses parents lui avaient donnée des années auparavant.
Roulet a déclaré que son frère Jean et son cousin Julien étaient également des loups-garous et qu'ils partaient tous les trois à la chasse aux femmes et aux enfants.
Comme Verdun, Burgot et Montot, Jacques Roulet a été inculpé de meurtre et accusé d'être un loup-garou. Tous leurs récits ont été reçus comme la vérité à une époque où la peur et la paranoïa à l'égard du surnaturel étaient très répandues.
Bien qu'il soit difficile de distinguer la réalité de la fiction dans ces histoires, elles donnent un aperçu de la panique des loups-garous en France et de la manière dont la peur et l'hystérie peuvent envahir une population.
Le cas de Gilles Garnier
L'histoire de Gilles Garnier est un autre exemple de la panique des loups-garous en France au XVIe siècle.
En 1572, un groupe d'habitants de Dole, en France, découvre les restes à moitié dévorés de plusieurs enfants disparus dans les bois environnants. Ils se mettent rapidement à la recherche du coupable. Ils pensent qu'il s'agit de Gilles Garnier, un pauvre immigré qui vivait dans les bois environnants.
Garnier, connu pour être un personnage étrange, est rapidement accusé, ainsi que sa femme. Plus de 50 témoins déposent contre eux.
Après avoir été torturé sur le chevalet, Garnier finit par avouer qu'il est un loup-garou et qu'il a tué et mangé les enfants.
L'ermite a déclaré qu'un fantôme lui était apparu et lui avait donné un onguent qui lui permettait de se métamorphoser. Il a avoué avoir traqué, tué et même cannibalisé plusieurs enfants au cours de l'automne 1572.
Moins d'un an plus tard, lui et sa femme sont brûlés sur le bûcher.
À ce jour, on ne sait toujours pas si Garnier se croyait réellement un loup-garou ou s'il a simplement été contraint de faire des aveux sous la torture.
Le monstre le plus célèbre de France : la bête du Gévaudan
Si la plupart des cas de panique des loups-garous se sont avérés être l'œuvre de tueurs humains ou d'autres animaux, la Bête du Gévaudan est l'un des cas les plus tristement célèbres et les plus mystérieux de la terreur des loups dans l'histoire de l'humanité.
La Bête du Gévaudan est un animal (ou des animaux) mangeur(s) d'hommes qui a (ont) terrorisé la province du Gévaudan en France dans les années 1700. Selon des témoins oculaires, les attaques étaient commises par une ou plusieurs bêtes aux dents redoutables et aux queues immenses.
Pendant trois ans à partir de 1764, la bête aurait tué et partiellement mangé plus de 100 personnes, presque exclusivement des femmes et des enfants. Cependant, le nombre de victimes diffère selon les sources. Certaines estiment qu'il y a eu 210 attaques, d'autres affirment qu'entre 60 et 100 adultes et enfants ont été tués.
Les descriptions de la bête varient également et les rapports peuvent avoir été grandement exagérés en raison de l'hystérie du public.
Son apparence est généralement décrite comme celle d'un canidé ressemblant à un loup, à la carrure grande et maigre, de la taille d'une vache ou, dans certains cas, d'un cheval. La fourrure de la bête est décrite comme fauve ou rousse, mais son dos est strié de noir.
Certains pensaient qu'il s'agissait d'un loup-garou, d'autres d'une hyène ou d'un gros chien. Quoi qu'il en soit, l'animal était terrifiant et mortel.
Les habitants auraient chassé et tué la bête à plusieurs reprises, mais il a fallu attendre des années pour que les attaques cessent.
Les attaques sont si choquantes et terrifiantes que la nouvelle circule de la campagne jusqu'au château de Versailles et que le roi Louis XV offre même une prime pour la tête de la bête.
L'héritage de la Bête du Gévaudan a perduré bien au-delà du XVIIIe siècle. Elle reste aujourd'hui encore un sujet de fascination et de spéculation. L'identité et les origines de la bête restent un mystère.
Selon les spécialistes modernes, l'hystérie de la population au moment des attaques a contribué à répandre le mythe de bêtes surnaturelles rôdant dans le Gévaudan, mais les décès attribués à la bête étaient plus probablement le fait de plusieurs loups ou de meutes de loups.
La légende de la Bête du Gévaudan n'est toujours pas élucidée, tout comme les centaines de loups-garous accusés et brûlés sur le bûcher, à travers la panique.
Quelle est la cause de la panique des loups-garous en France ?
L'une des explications possibles est que les gens utilisaient des pommades hallucinogènes contenant des ingrédients tels que la belladone ou la morelle, ce qui aurait fortement influencé leur esprit et leur aurait donné l'impression d'avoir de la fourrure.
L'ergot de seigle, qui contient des substances chimiques similaires au LSD, pourrait avoir provoqué de puissantes hallucinations chez les personnes qui l'ont consommé par erreur.
La possibilité que des substances altérant l'esprit soient la cause première expliquerait les nombreux hommes qui ont librement admis être des loups-garous, ainsi que le thème commun des onguents et pommades mystérieux.
Une autre cause pourrait être la rage qui, à cette époque, se transmettait encore souvent entre les loups et les humains et qui pourrait être à l'origine des actions étranges et violentes des victimes.
Les attaques de loups constituaient un problème très grave à l'époque, non seulement en France, mais aussi dans toute l'Europe. Des milliers de décès ont été attribués aux loups au XVIIIe siècle. Il est possible que cette série d'attaques de loups ait joué un rôle important dans l'hystérie.
La violence humaine et le comportement réactionnaire ont joué un rôle clé dans la propagation de la panique des loups-garous. L'hystérie de masse est généralement à l'origine d'une telle épidémie de récits sauvages et incroyables de sorcellerie et d'autres faits similaires.
La panique des loups-garous en France reste un chapitre mystérieux et intrigant de l'histoire, rappelant le pouvoir de la croyance et la capacité humaine à la peur et à l'hystérie.
Références
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Flint, Wynne, "Werewolf Trials : Witch Trials with a Hairy Twist", History Daily, 11 octobre 2019, //historydaily.org/werewolf-trials/7.
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Schulte, Rolf, "'She Transformed into a Werewolf, Devouring and Killing Two Children'", She-wolf, mai 2015, 41-58 //doi.org/10.7765/9780719098192.00006.